Conseils aux proches


Les familles sont toujours déstabilisées par l’incompréhension, la tension et l’inquiétude que provoque la maladie. Néanmoins, ce n’est pas une attitude voulue, ce n’est pas fait pour embêter le monde, ce n’est pas un caprice d’enfant gâté : c’est le signe d’une grande souffrance, d’une haine de soi dont la violence est difficile à décrire. Les réactions de rejet de l’entourage sont à la hauteur de cette violence et traduisent (maladroitement) la peur de se faire envahir par la maladie.

Prendre acte de la souffrance d’un enfant ou d’un conjoint sans qu’elle envahisse toute la vie familiale est sans aucun doute extrêmement difficile. Les signes de rejet de l’entourage peuvent être l’occasion de rétablir un équilibre que la maladie a détruit entre la personne qui souffre et le souci des autres membres de la famille. La personne malade ne peut que s’en porter mieux.

L’échange avec d’autres personnes qui vivent ou qui ont vécu la même situation peut être salutaire : pour sortir de la solitude et se rendre compte qu’on n’est pas seul à vivre cette situation, pour retrouver l’espoir e, écoutant le témoignage des parents dont les enfants sont sur la voie de la guérison, pour exprimer sa propre souffrance de voir son enfant se détruire, ses doutes, ses peurs, pour échanger sur comment préserver le reste de la fratrie.

Se faire aider est par un travail de psychothérapie peut être aussi nécessaire à l’un ou l’autre des parents, pour éviter de faire tourner toute la vie familiale autour de l’enfant en souffrance, pour gérer une éventuelle culpabilité, pour trouver l’attitude la plus susceptible d’aider son enfant, pour préserver d’éventuels frères et sœurs aussi.

Les thérapies familiales peuvent être de bon outils surtout pour de jeunes adolescents susceptibles de devoir passer encore plusieurs années au sein du foyer familial : en ce cas, il peut être judicieux d’accompagner l’ensemble des membres de la famille dans un processus de remaniement du fonctionnement familial.

Finalement, la plus grande aide que les proches peuvent apporter à une personne souffrant de TCA outre leur disponibilité, leur écoute et leur soutien, est leur confiance dans le fait que cette maladie a un sens et qu’il/elle pourra le mettre à jour. Ils doivent prendre soin d’eux mêmes, privilégier ce qui leur apparaît comme bien pour eux et se préserver autant que faire se peut de la culpabilité qui ne sera d’aucun secours à la personne en souffrance.